Plutôt que de se focaliser sur les prouesses technologiques ou les dernières découvertes qui sont généralement mises en avant dans la science, ce projet propose d’en explorer la marge dans plusieurs grands centres de recherche entre la France et la Suisse pour interroger la manière dont les scientifiques représentent eux-même leurs pratiques.
À travers ces narrations, ces formes parfois naïves ou excessives, il s’agit de poser la question de la place de l’individualité dans la recherche, et du besoin de récits comme boussoles face à une perte de repères.
« Car la forme la plus importante de la pensée humaine n'est ni la raison ni l'analyse, ni l'intuition ni le sentiment, mais bien la narration. Toutes nos expériences, nos souvenirs, nos objectifs et nos aspirations, nos raisons, nos justifications, nos excuses et nos prétextes – notre vie entière – sont organisés sous forme narrative. Ce ne sont ni la logique, ni les mathématiques, ni la physique qui peuvent résoudre les incertitudes auxquelles les humains sont exposés dans un environnement social. Seules les histoires peuvent fournir une boussole fiable dans le monde flou de la coexistence, où les coalitions fluctuent. »
Werner Siefer, Biologiste allemand et spécialiste de la recherche sur le cerveau, dans Der Erzählinstinkt: Warum das (L’instinct Narratif, pourquoi le cerveau pense en histoires), 2015.